Il n’y a pas de limite d’âge pour apprendre !

Il n’y a pas de limite d’âge pour apprendre !

2 juillet 2020 - 15 h 14 min
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Comment motiver un(e) salarié(e) senior à priori peu désireux de développer de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences ?

Quelques préalables sont nécessaires avant de tenter de répondre à cette question.

Quel est l’enjeu pour lui ou elle de l’acquisition de nouvelles connaissances ou compétences ? Quelles sont les conditions qui pourraient permettre de le, la motiver ?

Car pour apprendre il faut d’abord en ressentir le besoin ou la motivation.

La motivation, c’est ce qui nous fait agir.

Cette satisfaction des besoins, si l’on se réfère à la pyramide de Maslow, est tournée vers soi, par exemple « l’estime de soi » ou vers l’environnement : « je veux que les autres m’estiment. » Il y a donc une motivation interne à l’individu (intrinsèque) qui vient de son seul désir et son seul choix, mais il y a également une motivation externe (extrinsèque) qui elle, est provoquée par l’environnement.

Le besoin d’accomplissement, de se réaliser, varie d’un individu à l’autre. Cependant le niveau des aspirations d’un individu augmente en fonction de trois facteurs :
– l’espoir du succès
– la probabilité du succès
– la valeur stimulante du succès

Inversement, il diminue en fonction de :
– la crainte de l’échec
– la probabilité de l’échec
– la valeur démoralisante de l’échec

Si l’on se réfère à un salarié en entreprise cela implique donc d’abord d’être capable d’agir sur ses leviers de motivation et l’évolution professionnelle en est un excellent qui correspond tout autant à de la motivation interne et externe.

Cela semble simple et facile à priori. Mais c’est là que cela se complique, car en France comme la culture d’entreprise lie cette notion d’évolution professionnelle à celle de mobilité verticale, une fois en haut de l’échelle ou sans espoir de monter plus haut, ce qui est souvent le cas de nombreux seniors, il est difficile de motiver un salarié à vouloir apprendre de nouvelles choses ; pour quoi faire ? Il est à noter que cela n’a pas que des incidences sur la motivation à apprendre mais aussi sur la démotivation, le désengagement (reproches généralement faits aux seniors).

Si nous cultivions plus la notion de mobilité horizontale, nous aurions certainement plus de succès et de facilités et les leviers de motivation liés à l’évolution professionnelle pourraient être activés, mais cela implique de revoir la politique RH de nombreuses entreprises.

Alors que reste-t-il ?

On pourrait tout simplement commencer à lui faire prendre conscience qu’il/elle n’a jamais cessé d’apprendre et qu’il est tout simplement normal de continuer, parce qu’il/elle ne cessera jamais de le faire.

Si l’on prend le cas d’un senior encore en activité, il a au fur et à mesure de son évolution professionnelle mis en place des stratégies pour :

– Compenser des conditions de pénibilité du travail,

– Mettre en œuvre une organisation plus efficiente,

– Créer des conditions de coopération avec ses collègues.

Ces éléments rentrant dans le quotidien, ils paraissent naturels et on ne se rend plus compte que l’on continue d’apprendre. On intériorise naturellement ces stratégies sans imaginer qu’elles sont tout simplement de nouveaux champs de compétences.

De plus il est nécessaire de lui proposer un apprentissage adapté: avec l’âge on devient moins apte, à inventer de nouvelles solutions, à découvrir de nouveaux horizons de connaissances, mais on compense dans sa capacité à faire le lien avec des situations vécues. Cela implique que l’apprentissage proposé devra partir de situations connues, concrètes, basées sur des pré-requis précisément identifiés et respectant dans la progression proposée sa zone proximale de développement pour lui permettre d’appréhender sans difficulté ces nouvelles connaissances. Il s’agit ici de lever les appréhensions liées à ses préjugés sur la nouveauté.

Enfin, il faut une véritable politique RH, centrée sur l’accompagnement et le suivi des salariés qui puisse activer ces leviers de motivation. Cela nécessite une réelle vision stratégique, mais aussi un investissement non seulement humain, mais aussi financier, malheureusement rarement consenti.

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